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« Haute Valeur environnementale », Késako ?

Publié le 18 mai 2021 ...

#Comprendre #Environnement #Santé

Au hasard des étals, peut-être avez-vous vu apparaître de nouvelles étiquettes sur des produits alimentaires, telles que « Haute valeur environnementale » ou « certification environnementale ». Pour mieux comprendre ces mentions, voici quelques points de repère, le temps d’un café…

Il y a un peu plus de dix ans (2010) l’environnement, le réchauffement climatique et la biodiversité faisait déjà partie de nos questionnements. A l’époque, cela avait donné lieu à une mobilisation d’ampleur, des débats et différents textes de loi, le tout connu sous le nom de « Grenelle de l’environnement ».

2010/2016, un long chemin

Les débats en question avaient débouché sur certaines prises de conscience, dont celle de la nécessité de mettre en place une certification environnementale applicable aux réalités agricoles. Pour le gouvernement d’alors « la certification est une voie privilégiée pour développer production et consommation durables ».

Une loi, dite « Grenelle 2 » fut publiée en juillet 2010. L’article 109 de cette loi prévoit que « les exploitations utilisant des modes de production particulièrement respectueux de l’environnement peuvent faire l’objet d’une certification ». Et puis, pour que les efforts à faire pour obtenir une telle certification soient récompensés, ce même article précise que « les produits issus d’exploitation HVE [pour Haute Valeur Environnementale] peuvent faire l’objet d’une mention ».

Enfin, il fallut attendre jusqu’à la toute fin de l’année 2016 pour que soit publié un dernier décret « encadrant la certification de niveau 3 effectuée dans un cadre collectif ».

Ceci posé, revenons sur cette certification.

Une certification, 3 niveaux

Cette certification comporte 3 niveaux d’exigences :

— 1er niveau : Il est demandé aux agriculteurs intéressés de respecter de bonnes pratiques, ici qualifiées de « Bonnes conditions agricoles et environnementales ». Elles sont au nombre de 7 et vont des bandes tampons le long de cours d’eau à la protection des eaux souterraines contre la pollution causée par des substances dangereuses (voir ici). Un autobilan de l’exploitation est prévu mais s’il est validé par un organisme habilité, il n’est pas obligatoire que cet organisme se rende sur le terrain.

– 2e niveau : On parlera dans ce niveau d’exigence supérieure de « management environnemental » et il implique, en plus des exigences de niveau 1, « d’identifier et protéger les zones importantes pour le maintien de la biodiversité́, de raisonner l’utilisation des produits phytosanitaires en fonction de la cible, de stocker les fertilisants et raisonner les apports pour limiter les fuites vers le milieu, d’optimiser les apports en eaux aux cultures ».

– 3e niveau : C’est à ce niveau que l’on parlera de « haute valeur environnementale ». Pour ce faire, il y a une obligation de résultat basée sur des indicateurs mesurant les performances de l’exploitation. Ces indicateurs seront regardés, soit globalement, soit thématiquement, et ce dans quatre domaines constituant le périmètre de cette certification. Il s’agit, plus précisément de « la stratégie phytosanitaire, de la préservation de la biodiversité, la gestion de la fertilisation et la gestion de la ressource en eau ».

 

Biodiversité, mais pas bio

En résumé, si ces trois niveaux de certification permettent d’accéder en bout de cours à la mention « Haute valeur environnementale », vous l’avez compris, cela n’a rien d’un label bio, les cahiers des charges ne s’intéressant pas aux mêmes questions…