Je me souviens avoir lu il y a quelques années une étude sur les bénéficiaires des VAE. Ces validations des acquis de l’expérience qui permettent d’affirmer un talent ou plus simplement une employabilité étaient souvent demandées par des cadres et des salariés déjà diplômés de l’enseignement supérieur, en fait celles et ceux qui en ont le moins besoin !
DRH, initiez des formations à l’art oratoire… pour tous !
Publié le 9 septembre 2021 ...
L’art oratoire, pour qui ?
Aujourd’hui, alors que l’art oratoire retrouve ses lettres de noblesse, j’ai l’impression que l’on se retrouve dans la même situation : les cadres — souvent conscients d’être « bons à l’oral » — demandent ce type de formation à l’art oratoire. Il est vrai que ce sont eux qui sont le plus fréquemment confrontés à des situations où la capacité à convaincre est plus qu’utile.
Mais ces cadres sont-ils ceux qui doivent, préférentiellement, être formés à cet art qui permet d’exprimer un besoin, un dysfonctionnement, ou encore d’énoncer les points forts d’une alternative ?
Ma réponse à cette question, vous l’avez compris, est non… Je pense en effet que la formation de tous les salariés d’une entreprise à cet art est vital.
Pourquoi pour tous ?
Une entreprise ou, plus globalement, n’importe quelle organisation est un lieu où des salariés mettent en commun leur savoir, leur expérience pour donner vie à un produit ou un service en réponse aux attentes d’un client ou d’un usager. Tout au long de ce processus de création — voire de réparation —, des échanges sont nécessaires entre ses acteurs.
Si l’on chausse les lunettes du qualiticien, il y aura la négociation entre processus clients et fournisseurs, de manière à disposer des moyens nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. Cela signifie que soient définis des besoins, des délais et même analysés des non-qualités et recherchés des solutions pour les éviter.
Si l’organisation en question donne à chacun les outils pour exprimer aussi clairement que nécessaire, ses attentes, leurs légitimités, il y a de grandes chances pour qu’elle puisse s’installer dans une dynamique pérenne d’amélioration continue.
Ce qui est valable dans un processus de production l’est également lorsqu’apparait un différend entre personnes. Si celles-ci sont objectives, « raisonnables », on peut être optimiste quant au règlement du conflit. Sinon…
Et les cadres ?
Généralement, les cadres comprennent l’intérêt de maîtriser cet art oratoire, ne serait-ce que pour progresser dans leurs missions de management. Dans le cadre d’une stratégie globale, ils seront certainement les premiers à être formés. Ils ne le seront pas uniquement pour eux-mêmes, mais pour participer à un processus vertueux à l’échelle de l’entreprise.
Ils soutiendront les autres salariés amenés à se former sur la même thématique. Ils convaincront les plus réticents de l’intérêt qu’il y a à mieux s’exprimer, etc.
Oui, mais comment ?
Il est clair que pour donner vie à une telle initiative, les mots clés à utiliser ne sont pas forcément ceux que j’emploie depuis quelques minutes. Non, plutôt que de parler d’art oratoire, il peut être pertinent d’intégrer cela dans une politique de gestion des presqu’accidents, ou un travail collectif sur les conflits au quotidien. Je m’arrêterai là sur l’habillage, car vous avez certainement eu d’autres idées en me lisant.
Si vous n’êtes pas convaincu, dites-vous que nombre de conflits du quotidien naissent dans l’incapacité des personnes à se faire comprendre et je suis certain que vous avez déjà vécu ou observé ce type d’événements.
Je vous laisse réfléchir…