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Avec Franck Mancuso, « Le Passeur », un polar teinté de mythologie

Publié le 19 avril 2025 ...

#Polar #Roman

Franck Mancuso est un ancien policier devenu scénariste et réalisateur. Aussi, quand il passe au roman policier, le résultat ne peut qu’être visuel et ancré dans un certain réalisme, y compris social. Je vous confirme que le résultat n’a rien de décevant, tout en remettant en cause certaines dimensions rationnelles.

Dans la tradition du polar (noir) français, mais…

Le polar français, comme l’américain, a ses codes que l’on aime bien retrouver, comme autant de balises jalonnant notre plaisir de lire. Ici, donc, nous avons un flic solitaire que je qualifierais même de très tourmenté.

Ses ennuis vont commencer en même temps qu’une enquête sur deux morts suspectes.

Cette enquête sera évidemment jonchée d’autres petites surprises et de lieux parisiens où le coca-cola doit plutôt servir à nourrir les plantes vertes (grâce à sa forte teneur en oxyde de carbone) qu’à désaltérer les clients ou les invités.

Une dose de mythologie

L’amateur de roman policier va rapidement sentir ses neurones grésiller avec l’introduction de détails illogiques, ou plutôt irrationnels. Celles et ceux qui ont passé une thèse sur la mythologie vont très vite comprendre ce qui se passe. Les autres — comme moi — mettront un peu plus de temps et de pages à comprendre. Je rassure ces derniers, cela n’entrave en rien le plaisir de lire Franck Mancuso et j’ai même envie de dire que cela prolonge le suspense…

Des personnages visuels et attachants (pour certains)

Un roman policier s’organise, la plupart du temps, autour d’un flic. Je dis la plupart du temps, car il arrive qu’au lieu d’un représentant des forces de l’ordre, un « truand » soit au centre de l’histoire. Donc, ici, un « flic », en la personne de Gabriel Spaak.

Dès la première page, on comprend qu’il va mal, très mal. Mais, dans son désespoir, il va rencontrer un personnage énigmatique, Charon, lequel conduit un vieux taxi new-yorkais. Ce taxi réapparaitra régulièrement…

Spaak a un ami et collègue, Erwann. D’une fidélité touchante, celui-ci tentera de l’aider, même si — au fil des situations — il ne comprendra pas toujours ce que vit Gabriel. D’autres personnages passeront. Certains, avant de mourir brutalement, et d’autres, dont on ne comprend que tardivement leur rôle

Morts inexplicables et fin inattendue

Dès le début, l’enquête, que se voit confier Gabriel Spaak, bute sur des réalités inexplicables. Ainsi, l’Institut médicolégal qui examine les cadavres ne peut expliquer scientifiquement la raison des décès. Des pistes s’ouvrent, mais Franck Mancuso joue avec nos nerfs. Ainsi, d’étonnantes incursions — celles d’un corbeau par exemple — distraient malicieusement notre capacité d’analyse, jusqu’à nous laisser pantois devant un final qu’à mon avis, personne n’est en mesure d’imaginer avant les dernières pages…

Franck Mancuso le Passeur