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Communautés universitaires, France, Israël : même combat pour la démocratie ?

Publié le 1 juillet 2025 ...

#Comprendre #Société

Comment les universitaires en France et en Israël défendent-ils la démocratie à l’heure où la science est contestée ? Ce texte explore deux approches contrastées et leurs implications.

L’essentiel, donc :
En France, comme en Israël, les communautés universitaires sont mobilisées face aux défis démocratiques nés de la remise en cause de la science. Mais leurs modes d’action diffèrent : en Israël, des universitaires portent leur combat devant la justice. En France, la communauté scientifique alerte et soutient, mais n’initie pas elle-même d’actions judiciaires. Ce contraste invite à observer deux manières distinctes de défendre la place de la science dans le débat démocratique.

 

L’ESSENTIEL

Aller plus loin ?

De nos lectures naissent des questions. Ce fut le cas, pour moi, avec deux tribunes d’universitaires, l’un israélien, l’autre français ; articles publiés par le journal Le Monde (19 juin). L’un traite du combat devant les tribunaux pour défendre la démocratie et l’autre du danger à priver citoyens et politiques de la boussole de la science. Alors même combat des deux côtés de la Méditerranée ?

La tribune de deux économistes israéliens

C’est à ce stade de mes réflexions qu’une tribune, dans les pages « Idées » du Monde, a retenu mon attention : « Nous ne sommes pas notre gouvernement », signée par les économistes israéliens Itai Ater et Yossi Spiegel (économistes israéliens).

Un combat judiciaire pour la démocratie

J’y découvre que des membres de la communauté universitaire — lauréats du prix Nobel, membres de l’Académie des sciences et lettres, presque tous les anciens présidents d’université — ont « déposé des recours devant la Haute Cour de justice israélienne contre des décisions gouvernementales jugées antidémocratiques ».

La recherche française aussi attaquée, mais plus insidieusement

La tribune de Nathalie Bajos (sociologue) et Rémy Slama (épidémiologiste) dresse un constat précis et chiffré : la recherche française subit des pressions financières et institutionnelles croissantes.

Pressions sur la recherche et conséquences démocratiques

Selon eux, l’affaiblissement des communautés universitaires complique la distinction entre connaissances rigoureuses et informations infondées, qui circulent parfois sur les réseaux sociaux..

Ils illustrent le danger qu’il y a à s’abstraire des connaissances scientifiques, que ce soit directement (plan Ecophyto), ou indirectement (fonctionnement de l’ANSES), par exemple.

un rapprochement universitaire sur le constat

C’est ici que le constat des universitaires français rejoint celui des économistes israéliens : tous alertent sur une démocratie menacée, en évoquant notamment des propositions de loi susceptibles de fragiliser l’indépendance de l’ANSES.

Alerte ou action ?

Arrivé à la fin de cette deuxième tribune, je vous avouerai que la collision entre ces deux textes me laisse un goût d’inachevé. D’un côté, l’israélienne démontre que des universitaires de ce pays vont jusqu’au bout de leur combat « pour la démocratie », en intentant des recours devant la justice. De l’autre, les auteurs de la tribune sur la recherche française se limitent à une alerte, certes étayée, mais une alerte. Point de critiques, dans mon propos, mais un regret, un questionnement à rapprocher ces comportements de deux communautés universitaires.

Recherche d’actions collectives en France

Pour éviter toute vision hâtive, et la transmettre ici, j’ai réalisé quelques recherches sur internet. J’ai ainsi pu recenser des alertes de la communauté scientifique française, des pétitions et, bien évidemment, des mobilisations. Pour autant, il me semble qu’en France, le passage à l’action collective d’universitaires devant la justice contre des lois ou décisions politiques niant des évidences scientifiques n’a pas lieu.

Dans « L’Affaire du Siècle », qui a conduit à la condamnation de l’État pour inaction climatique, le recours a été porté principalement par des ONG environnementales. Des experts et chercheurs ont apporté leur soutien, mais les institutions universitaires n’étaient ni à l’initiative, ni officiellement parties prenantes.

En matière de biodiversité, les contentieux judiciaires sont menés par des associations et collectifs citoyens, parfois épaulés par des scientifiques, mais je n’ai pas trouvé d’actions collectives structurées menées par nos universitaires devant les tribunaux pour défendre la connaissance scientifique face à des décisions politiques contestées.

Appel à témoignages

Ce manque d’implication directe de la communauté universitaire dans la défense – devant les tribunaux – des acquis scientifiques limite, selon moi, la portée de l’alerte scientifique et du plaidoyer public. C’est comme une fusée équipée de tous ses instruments, mais privée de moteurs pour décoller et agir concrètement.

C’est un peu comme une fusée dont nous aurions les étages et instruments de vol et de mesure, mais pas tous les moteurs, pour la faire décoller, la mettre en orbite afin de repérer les juridictions comme les textes de loi à mobiliser pour agir.

Si j’ai manqué des initiatives portées devant la justice par des collectifs universitaires, merci de me les signaler. Je les intégrerai à une version modifiée de ce texte et reconnaîtrai volontiers ma myopie. Il est essentiel de mettre en parallèle ces actions avec celles menées en Israël pour défendre la démocratie.

***

En d’autres termes, j’aimerais avoir à corriger
la conclusion de cet article !

 


 


Les visuels ont été créés avec le concours d’une IA générative, Hailuo.ai. Généralement elle est connue pour sa réalisation de courtes vidéos. Je l’utilise également en création d’images, notamment dans des moments où je manque de réseau.

Merci au journal « Le Monde » de la qualité de son travail pour nous tenir informé de la vie du monde dans toutes ses nuances et même parfois de nous aider à penser contre nous : c’est vital pour nous, citoyens…