Annoncer l’universalité d’une définition, fut-elle celle de la maltraitance, est une belle ambition, reste à donner les moyens d’en mesurer tout l’intérêt à des publics peu familiers de cette problématique. Pour ce faire, la commission en charge de ce travail[1] a conçu un lexique nous délivrant tous les détails nécessaires à une utilisation pertinente de cet outil.
Définition de la maltraitance, nouvel outil de GRH (2/2)
Publié le 22 septembre 2021 ...
Du lexique à l’outil de sensibilisation
Pour les Directions RH soucieuses de lutter contre cette réalité, on pourrait imaginer, très simplement, un QCM basé sur les éléments de ce lexique. Je vous laisse imaginer les lieux et situations où l’utiliser, mais il y a là — en une dizaine de questions, peut-être — le moyen de faire comprendre ce qu’est la maltraitance, qui est concerné, etc.
Vulnérabilité
Longtemps, on a placé derrière la notion de vulnérabilité, des profils clairs à identifier. Il y avait les personnes âgées, les enfants, ou encore des personnes souffrant de handicap. Un des intérêts de ce lexique est de nous montrer que la situation de vulnérabilité s’applique évidemment aux publics précités, mais également « à toute personne qui se trouve en difficulté, voire impossibilité de se défendre ou de faire cesser une maltraitance à son égard ou de faire valoir ses droits du fait d’un environnement inadapté ou violent, d’une situation de précarité ou d’une relation d’emprise ».
Un risque accru de vulnérabilité est également mis en lumière, du fait, par exemple la race, de l’orientation sexuelle, de l’ethnie ou de la nationalité́.
Besoins fondamentaux
Si les besoins fondamentaux des mineurs font l’objet d’une définition précise, ceux de toute personne — mineure et majeure — le sont comme « les besoins physiologiques, le besoin de sécurité, le besoin d’appartenance, le besoin d’estime, le besoin de s’accomplir ».
Maltraitance institutionnelle
Côté responsabilités, cette nouvelle définition fait à mon sens un énorme bond en avant en instituant la notion de maltraitance institutionnelle. Sont ici visées, notamment « de pratiques managériales, de l’organisation et/ou du mode de gestion d’une institution ou d’un organisme gestionnaire, voire de restrictions ou dysfonctionnements au niveau des autorités de tutelle ». L’origine de cette maltraitance institutionnelle peut se trouver par exemple dans une politique de formation insuffisante ou inadaptée, des pratiques managériales inadaptées ou défaillantes.
D’autres points, tels que la typologie des situations, mériteraient que l’on s’y arrête, mais ce n’est pas l’objectif de cet article[2].
Mon but est d’informer un public large de cette nouvelle définition de la maltraitance, laquelle constitue à mon sens une réelle opportunité pour toutes les organisations et leurs DRH qui souhaitent s’appuyer sur des outils solides pour sensibiliser le plus grand nombre à cette sombre réalité, à ses conséquences, mais aussi sur des responsabilités de plus en plus partagées.
À vous, maintenant …
[1] Commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance
[2] Pour aller plus loin, utiliser ce lien (ici)