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Gaza, deux livres en dialogue autour d’une guerre

Publié le 30 mai 2025 ...

#Monde

Dans les guerres, les frontières n’effacent rien. La guerre, à Gaza, se raconte dans un ouvrage collectif « avec le recul des sciences sociales ». En Israël, la littérature raconte une réalité tout autre. De part et d’autre, il est question de peur, de femmes, d’enfants, de pères, de maris et d’hommes en armes. Voici ces deux livres.

La guerre qui se déroule à Gaza, que nous le voulions ou non, imbibe notre univers informationnel et émotionnel.

Et, c’est dans cette situation que j’ai reçu « Gaza, une guerre coloniale[1] », un ouvrage collectif et pluridisciplinaire, traitant de cette guerre « avec les outils et le recul des sciences sociales ».


[1] Gaza, une guerre coloniale, ouvrage collectif publié par les Éditions Actes Sud – Mai 2025

Ensuite m’arriva le journal « intime » écrit par Dror Mishani, écrivain israélien.

À la différence de l’ouvrage collectif sur Gaza, comme le dit bien le titre du livre de Dror Mishami, on a là le « journal d’un écrivain en temps de guerre » qui nous donne à connaître les réactions, les sentiments d’un homme.

Cet homme, précise-t-il en quatrième de couverture, est un « père de famille… intellectuel pacifiste, passant, aux yeux de certains, pour un traître ».

j’avais envie d’écrire sur ces deux livres pour vous les faire connaître et — peut-être — vous donner envie de les lire à votre tour.

Un livre, un article, puis un livre et un autre article !

C’était simple, sans me convenir réellement. En effet, quand j’étais plongé dans l’ouvrage collectif, celui de Dror Mishami n’était pas loin et j’avais envie de poser le premier pour lire quelques lignes ou pages de l’autre.

Logique, cette envie, ou presque, puisque les deux abordaient ce conflit, mais des deux côtés d’une frontière commune. Et, les lignes de l’un ne pouvaient que donner plus d’acuité à ce que je lisais de la situation, des causes aussi de ce qui se vivait de l’autre côté…

Finalement, j’ai opté pour une solution médiane, un article faisant dialoguer d’une certaine manière ces deux livres et débouchant sur la possibilité donnée à chacun de lire deux articles plus approfondis, l’un centré sur Gaza et l’autre sur Israël.

En toute immodestie, j’avais envie de faire dialoguer ces textes pour tenter de tisser un fil entre des vécus que tout semble séparer.

Voici donc une courte présentation de ces deux livres et, si vous en éprouvez l’envie — ce dont je serais heureux, chaque ouvrage fera l’objet d’un article plus fouillé à lire également sur mon site internet…

Gaza, une guerre coloniale (ouvrage collectif)

L’ouvrage collectif sur Gaza offre une immersion dans la réalité quotidienne d’une population assiégée. À travers une mosaïque d’analyses, il dépeint un territoire où chaque aspect de la vie est fracturé par le conflit.

Parce que ce territoire est « fermé », c’est sur le témoignage de personnes de l’intérieur (journalistes locaux, membres d’ONG, etc.), de médias (de Haaretz à Al-Jazeera), qu’ont travaillé les auteurs et autrices de ce livre. Bien évidemment, les chiffres disponibles et provenant de sources sérieuses ont été également mobilisés. À partir des travaux menés, un livre en quatre parties a émergé, avec, pour faire simple :

Partie 1 : Les effets sociaux et politiques de cette guerre débutée le 7 octobre. Y sont par exemple analysés les débats politiques et sociaux.

Partie 2 : Apparait dans cette partie la notion de « futuricide », née, par exemple des « processus d’effacement et de destruction à l’œuvre à Gaza . Pour éviter de rester dans des dimensions purement abstraites sont documentées les dimensions urbaines des destructions.

Partie 3 : Cette partie vous plongera dans le quotidien des personnes vivant cette guerre. Vous trouverez dans ce texte une analyse des vécus individuels et collectifs, de la destruction de la vie sociale et de toutes dimensions du quotidien.

Partie 4 : Y sont envisagés les perceptions et les enjeux régionaux d’un point de vue géopolitique, médiatique… et juridique.

Bien évidemment, les tentatives de décrédibilisation ne sont pas laissées de côté, tout comme des dimensions qui peuvent nous être très familières. C’est le cas, par exemple, de cette famille jordanienne, installée à Amman que l’on voit vivre le début de cette guerre sur leur écran de télévision…

Au ras du sol (Dror Mishani)

« Au ras du sol » est un journal qui nous plonge dans l’intimité d’un écrivain israélien confronté à une réalité bouleversée. Dans ce journal, il nous livre des instantanés, les siens, face à l’effroi du 7 octobre et ses répercussions sur une vie familiale soudain suspendue à l’actualité. L’écrivain y décrit un quotidien marqué par les alertes, les conversations inquiètes avec ses enfants et cette culpabilité diffuse de continuer à vivre pendant que d’autres souffrent. Ce qui frappe dans ce témoignage, c’est la tension constante entre l’ordinaire — préparer le dîner, accompagner son fils à l’école — et l’extraordinaire d’un pays en guerre.

Au ras du sol (Dror Mishani)

« Au ras du sol » est un journal qui nous plonge dans l’intimité d’un écrivain israélien confronté à une réalité bouleversée. Dans ce journal, il nous livre des instantanés, les siens, face à l’effroi du 7 octobre et ses répercussions sur une vie familiale soudain suspendue à l’actualité.

L’écrivain y décrit un quotidien marqué par les alertes, les conversations inquiètes avec ses enfants et cette culpabilité diffuse de continuer à vivre pendant que d’autres souffrent.

Ce qui frappe dans ce témoignage, c’est la tension constante entre l’ordinaire — préparer le dîner, accompagner son fils à l’école — et l’extraordinaire d’un pays en guerre.

On se retrouve rapidement avec la présentation plus complète du livre Mishani nous livre une réflexion lucide sur sa propre position : celle d’un homme de gauche, critique envers son gouvernement, mais pris dans la tourmente collective d’une nation traumatisée. Pour cet intellectuel, l’espace pour la nuance se rétrécit à mesure que le conflit s’intensifie.

Son journal révèle également la fragmentation progressive de la société israélienne, les fractures idéologiques qui s’accentuent, et cette sensation vertigineuse d’assister à un basculement historique dont personne ne maîtrise les conséquences.

À travers ses doutes et ses questionnements, Mishani témoigne de cette difficulté à maintenir une pensée critique lorsque la peur collective devient le moteur principal des décisions politiques.

Voici, avec ces deux ouvrages, un espace de compréhension qui s’offre à vous, à nous. D’autres ouvrages, viendront bien sûr l’enrichir, l’ouvrir un peu plus, faisant de nous, des personnes attentives au destin qui sera proposé à celles et ceux qui vivent aujourd’hui des deux côtés de la frontière.

On se retrouve rapidement pour une présentation plus complète du premier de ces deux livres. Lequel ?

Mystère …


Merci aux éditions Actes Sud de m’avoir permis de lire ce grand livre qu’est « Gaza, une guerre coloniale » un ouvrage collectif, rappelons-le.

Merci également à Gallimard d’avoir publié le journal de Dror Mishrani


Les visuels (à l’exception des  couvertures des deux livres) ont été créés avec le concours de d’IA génératives.