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En économie, comme en randonnée, préférez les boucles

Publié le 19 mai 2021 ...

#Comprendre #Organisation #RH

Dans nombre de situations, qu’il s’agisse de randonnée, d’économie ou d’aménagement urbain, il est toujours préférable de penser des choses sous forme de boucle. Cela permet de voir tous les aspects d’un dossier, d’un paysage sans hiérarchiser, a priori.

Sous mes yeux, comme beaucoup d’urbains, je vois quotidiennement un petit bout de trottoir. Cet espace relativement limité voit passer nombre de personnes, acteurs ou spectateurs de microévénements. Certains sont vite évacués par le vent ou la pluie. D’autres durent ou remuent leurs riverains, car, n’oubliez pas un trottoir, même de petite taille, est bordé d’une voirie, mais aussi de commerces, de commerçants…

Sens unique et incompréhension

Mon bout de trottoir, comme certains lieux publics a été toiletté la semaine dernière en préparation du retour à une vie moins contrainte. Le cafetier a briqué sa terrasse et le bouquiniste ressorti ses casiers à livres. Enfin, le mètre carré de bitume devant la galerie d’art fut l’objet de l’attention d’employés municipaux. En sortant pour acheter mon journal, le lendemain matin, je vis que ce mètre carré avait été revêtu d’un symbole on ne peut plus parlant, une flèche, accompagné de deux mots : « centre-ville ».

Je trouvai cela idiot, car cette flèche et sa légende sonnaient comme une invitation à fuir mon bout de trottoir en direction de zones plus accueillantes, plus riantes, en centre-ville.

Le temps de boire un café, je me rendis compte que les habitués du bar tabac réagissaient également à ce tag municipal, hésitant entre la mauvaise humeur et l’incompréhension.

Une boucle plus inclusive

Cette incompréhension m’amena à me mêler de la conversation jusqu’à ce que collectivement émerge une solution qui fit consensus, une solution inclusive précisa le buraliste, homme de lettres ! Eh oui, imaginez que, plutôt qu’indiquer le centre-ville, soit imaginée une boucle patrimoniale avec un nom qui sonne bien ! Tout le monde aurait apprécié. Le touriste aurait d’un seul coup mis ses pas dans ceux d’artisans compagnons, le bouquiniste aurait mis en valeur une belle sélection de livres et les riverains auraient eu une vision valorisée de leur quartier…

Plus sérieusement, la rue et ses habitants auraient été inclus dans un projet intégrant leur rue et le centre-ville à un parcours et non pas invitant à vite passer pour un ailleurs plus gratifiant.

Et puis, une boucle, c’est plus inclusif. Pour la construire, il est pertinent de trouver des lieux permettant de la ponctuer. Qui a vécu là ? De quand date cette maison à colombage ? Et si on mettait en valeur les vitrines ?

Le dernier mot à l’art

Finalement, dans l’après-midi, c’est le galeriste qui eut le dernier mot. En effet, à contre sens de la flèche communale, il dessina à la craie un skate-board et écrivit « banlieue ». La chose n’était pas non plus inclusive, mais suffisamment corrosive pour annuler l’ombrage fait à ce bout de trottoir que nous aimons tous bien…