Le franc CFA est mort, vive l’eco !

Publié le 5 mai 2021 ...

Décrié par certains depuis des décennies, encensé par d’autres, le franc CFA semble bien décidé … à mourir dans les mois qui viennent. Mourir, pour mieux renaître sous un autre nom, moins connoté. C’était l’occasion pour, le temps d’un café, faire un tour rapide de ce sujet.

Le franc CFA, c’est quoi, au juste ?

Le franc CFA est le nom donné à deux monnaies africaines créées par la France (1945) et utilisées par 14 pays regroupés dans la « zone franc ». À l’origine, cet acronyme signifiait « Colonies Françaises d’Afrique », CFA signifie aujourd’hui « Communauté Financière en Afrique » pour les huit États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA, en vert sur la carte) et Coopération Financière en Afrique pour les six États membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC, en rouge sur la carte).

Pourquoi une telle monnaie ?

L’objectif du franc CFA était, au sortir de la Seconde guerre mondiale, de garantir la monnaie d’une partie de l’Afrique (alors constituée de colonies françaises) en lui assurant la stabilité monétaire au sein d’une « zone franc ».

C’est encore le cas aujourd’hui, la seule différence étant le fait que ce franc CFA est arrimé à l’euro.

Un mécanisme complexe

Bien qu’arrimé à l’euro, le franc CFA voit son taux de change déterminé par la Banque de France. Il est actuellement de 1 euro pour 656 francs CFA (100 francs CFA pour un franc français, avant l’adoption de l’euro).

Notre banque centrale assure également la libre convertibilité du franc CFA et c’est auprès d’elle que les pays concernés devaient jusqu’alors déposer 50% de leurs réserves de change .

Du franc CFA à l’Eco

L’arrimage du franc CFA à l’euro est intéressant pour les pays concernés. En effet, avec un taux fixe, des emprunts contractés aujourd’hui seront remboursés au même taux dans le futur. Une telle stabilité inspire confiance. Cela explique pourquoi la future monnaie régionale devant remplacer ce franc CFA devrait conserver les mêmes mécanismes de stabilité.

Cependant, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), constatant en 2020 les difficultés de ses membres à améliorer la convergence de leurs économies, le projet de mise en place de l’eco a été repoussé.

Il n’empêche, le processus d’autonomisation monétaire se poursuit. Ainsi la France va rétrocéder à cette banque centrale 5 milliards d’euros correspondant à la part des réserves de changes des pays constituant l’UEMOA.

Concrètement, pour la France, cela signifie la fin du versement d’intérêts sur ces fonds auparavant comptabilisés dans les livres de la Banque de France.

À suivre…

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