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Victor del Arbol, superbe et sombre cru 2025

Publié le 29 avril 2025 ...

#Polar #Roman

Je n’avais rien lu de Victor del Arbol avant « Personne sur cette terre », mais en fermant ce livre, je sais que je vais réparer cet oubli. Ce roman m’a en effet fait piaffer d’impatience, tant son auteur sait faire monter la tension. C’est riche, dense et la violence y voisine avec la culpabilité.

Plantons le décor

Si, comme moi, vous n’êtes pas féru d’Espagne et n’avez pas dépassé Barcelone, côté Méditerranée, ou Bilbao, côté atlantique, vous allez voyager un peu et aller jusqu’en Galice, la région qui surmonte le Portugal, à l’extrême ouest de l’Espagne. Dans ce quasi-avant-poste de l’Europe face à l’Atlantique, il semble que la contrebande est plus qu’un sport. L’auteur fait d’ailleurs dire à un de ses personnages que « la blanche mexicaine remplace le bourbon irlandais ».

C’est dans un coin perdu de cette Galice que se sont noués les liens et événements qui tissent la trame violente de cette histoire.

Julian Leal, l’intrigue…

Rapidement, nous faisons connaissance avec Julian Leal. Un drame, survenu en 1975, est — semble-t-il — à l’origine de ce que nous voyons se dérouler trente ans plus tard lorsqu’il revient dans le village de son enfance.

Il n’y est pas accueilli, par tous, de la même manière. En effet, à quelques exceptions près, on imagine vite un rejet collectif sans doute lié au drame survenu en 1975.

Au fil des pages, on découvre que notre policier est sous le coup d’une procédure judiciaire.

Celle-ci aboutira forcément à un procès et — a priori — au prononcé d’une peine de prison. En nait une sorte de course contre la montre, qui installe une tension permanente.

On comprend en effet que Julian cherche quelque chose, mais aura-t-il le temps d’aboutir ?

À cette première couche de tension, vient s’en ajouter une autre, un cancer dont on ne sait s’il emportera Julian avant d’avoir bouclé ce qui semble être une enquête personnelle…

… et d’autres personnages

Ajoutons au portrait de ce personnage deux femmes qui gravitent autour de lui. Il y a Clara, personnage blessé en cure de désintoxication, et Virginia, sa partenaire au sein de la police. Celle-ci est tiraillée entre son amitié pour Julian et les questions que pose son comportement. Et puis, il y a des villageois galiciens dont on dit qu’ils « chassent en meute pour préserver les lourds secrets du village ».

Nous croiserons également les hommes au masque de loup dont on comprend les violences innommables exercées sur des enfants. Enfin, un tueur à gages mystérieux traverse les pages de ce livre.

Tension maximale

L’écriture de ce roman est une mécanique de précision infernale. On voit, sous nos yeux, se construire un passé où se nichent bien des explications et, non pas un, mais des présents : ceux de Julian et d’autres personnages. Leurs comportements individuels, ou collectifs, s’imbriquent lentement pour construire le dénouement de cette histoire. Y participent les allers-retours entre la Galice rurale et Barcelone, l’urbaine, mais aussi et surtout ceux dictés par Victor del Arbol, entre l’enfance de Julian (1975) et son retour en Galice en 2005.

Une course contre la montre installe une tension permanente : Julian aura-t-il le temps de résoudre l’énigme … ?

 


Merci aux éditions Actes Sud de m’avoir permis de découvrir Victor del Arbol et de lire ce magnifique « Personne sur cette terre » pour vous le présenter dès sa sortie


Les visuels (à l’exception de la couverture/ Actes Sud) ont été créés avec le concours de différentes IA génératives