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La viande, un triple casse-tête, sanitaire, climatique et économique (1/2)

Publié le 25 septembre 2023 ...

#Comprendre #Santé #sciences

La viande, parce que nous en mangeons beaucoup — et beaucoup plus que nous le pensons — pèse sur l’avenir de notre planète et notre santé. Enfin, par ce que nous consommons de plus en plus de ‘‘mauvaises’’ viandes transformées, nous mettons en danger les filières de qualité. Explications...

J’ai eu envie de rafraîchir mes connaissances sur notre consommation collective de viande en découvrant qu’en fait, la vision que j’en avais était fausse ! Je pensais en effet que notre appétit de viande diminuait, peut-être par la prise en compte d’alertes médicales, alors que c’est tout le contraire.

En effet, entre 1970 et 2022, notre consommation est passée d’un peu de moins de 4 millions de tonnes (3,8) à un peu moins de 6 (5,8). Quand on parle de viande, on pense tout de suite à un steak bien rouge, mais c’est oublier la volaille.

Ainsi, cette dernière connait un succès qui ne se dément pas au fil des années avec une consommation qui a crû de 16 % depuis 10 ans (derniers chiffres connus : 2022). Difficile d’aller contre ce constat issu des travaux de France Agrimer, sauf que…

Non, non, j’en mange moins

Sauf que, collectivement, nous mangeons plus de viande que nous le pensons ! Vérifiez en posant la question et vous constaterez que beaucoup de vos amis vous diront aller moins souvent chez le boucher, moins faire la queue au rayon boucherie de leur supermarché, etc. Le problème est que nous consommons de la « viande cachée ». J’ai découvert ce phénomène grâce à Lucille Rogissart qui pointe une autre forme de consommation de viande, via des produits transformés, à commencer par les sandwiches, les nuggets ou encore les pizzas, ‘‘plats’’ devenus les compagnons de nos pauses méridiennes.

Comme élément de preuve, notre experte indépendante explique qu’en 4 ans, la consommation de poulet a augmenté de 23 % dans les plats préparés et les produits transformés.

Danger sanitaire

Depuis un certain nombre d’années, nous savons que consommer de la viande au-delà de certaines quantités est dangereux pour notre santé. C’est ce qu’expliquait l’INSERM : « À l’issue de méta-analyses, les instances internationales d’expertise collective — notamment le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le World cancer research found, et l’Institut national du cancer en France — ont conclu que le risque de survenue du cancer colorectal est augmenté par la consommation excessive de viande rouge et de charcuterie ».

Pour aboutir à cette conclusion, le CIRC, a fait travailler un groupe de 22 chercheurs venus de dix pays sur plus de 800 études épidémiologiques. Le résultat de cet énorme travail de mise à plat et de croisement des résultats de centaines d’études est bien que la consommation de viande rouge est « probablement cancérogène pour l’homme » (voir sa monographie 114 résultant de ce travail ici).

À cette dimension sanitaire des risques que nous courons – à ‘‘trop’’ consommer de viande – est venu s’ajouter un autre risque, collectif qui a donné lieu à moult polémiques…

Deuxième partie de ce sujet la semaine prochaine…