Me contacter
06 89 71 64 24

Le jardinier plutôt que le leader, ou les leçons d’un général américain

Publié le 10 février 2021 ...

#LeaderShip

Entre un général américain, responsable des forces spéciales en Irak et Afghanistan entre 2003 et 2008 et notre actualité, on imagine difficilement des points communs. Et pourtant, le général en question a une vision intéressante et transférable dont beaucoup pourraient s’inspirer.

Après cette introduction, rassurez-vous, je ne vais pas vous proposer un stage commando ou encore la mise en place de sections d’assaut pour aller vaincre un ennemi insaisissable ou ramener à la raison des bandes de clients insoumis.

Ces réflexions sont intéressantes à entendre et à méditer jusque dans nos contrées. En effet, rejoignant des spécialistes de l’entreprise, le général Mac Chrystal démontre que, quelle que soit la finalité d’une organisation, on ne peut travailler aujourd’hui sur des bases adaptées aux siècles passés.

Trop lourd pour être agile

En substance, Mac Chrystal fait le constat que la difficulté de l’armée américaine dans son combat contre les talibans ne s’explique pas par telle ou telle supériorité de ces derniers, mais par les points faibles de l’armée de son pays. Bel exemple de modestie et de reconnaissance de ‘‘ses faiblesses’’. Celle-ci serait devenue une sorte de monstre manquant d’agilité, lente dans ses déplacements, lesquels manquent parfois de coordination.

En d’autres termes, l’armée américaine est une organisation lourdaude et d’une certaine manière paralysée, du fait d’injonctions contradictoires et de responsables aux visions non partagées…

Des pistes à méditer

Ce constat posé, notre militaire propose deux pistes de travail à mener de front. Ce n’est pas dessert ou fromage, c’est les deux.

  • La première piste de travail vise à ramener la prise de décision au plus près du problème à traiter. On pourrait dans notre vieille Europe parler de subsidiarité.
  • La deuxième piste vise à créer un lien fort entre l’analyste et le soldat sur le terrain nourri par une vision partagée et une confiance mutuelle.

Pour ce faire, à l’instar de ce qu’a créé Jean-François Zobrist, avec l’entreprise libérée, il prône la création d’une équipe d’équipe (« Team of teams », le titre de son livre).

Et le jardinier ?

Dans son domaine, le point crucial est la prise de décisions opportunes sur la base d’informations pertinentes, mises à jour et partagées avec tous. Il va donc imposer aux représentants des différentes structures et agences concernées d’apprendre à travailler ensemble, d’aller chercher l’information dans leurs services respectifs et — toujours ensemble — de construire une image de la réalité suffisamment pertinente, mais sans cesse enrichie, pour permettre des prises de décisions responsables.

Dans une telle construction, sans cesse en mouvement, et retrouvant son agilité, le leader décidant de tout n’a plus sa place. Il doit se faire jardinier, un jardinier dont la mission est de maintenir en vie un écosystème au sein duquel il aura distribué des responsabilités claires aux acteurs de terrain.